Le Canada est l’un des premiers pays au monde à avoir adopté une stratégie pan canadienne en matière de sécurité routière, dont trois moutures ont déjà été mises en œuvre. La Vision sécurité routière 2001, premier plan de sécurité routière du Canada, a été adoptée en 1996 par le Conseil des sous-ministres responsables des transports et de la sécurité routière. À la suite de la mise en œuvre de ce plan, le nombre de décès de la route a diminué de 10 % et les blessures graves de 16 %, et ce, malgré la hausse constante du nombre d’usagers de la route 2.
En 2001, le Conseil des ministres responsables des transports et de la sécurité routière a approuvé la Vision sécurité routière 2010. On y a retenu la vision et les objectifs stratégiques du plan précédent, mais on y a ajouté un objectif général et des sous-objectifs. Les objectifs quantitatifs proposés dans ce plan avaient pour but de fournir aux intervenants de la sécurité routière des données de référence sur les principaux indicateurs de sécurité routière, permettant ainsi de mesurer les effets des interventions. L’objectif général visait à diminuer de 30 % le nombre moyen d’usagers de la route tués ou grièvement blessés durant la période 2008-2010, par rapport aux statistiques de la période 1996-2001. Les sous-objectifs proposaient des réductions variant de 20 % à 40 % par domaine d’intervention, y compris la protection des occupants, la conduite avec facultés affaiblies, la sécurité des véhicules commerciaux, les usagers vulnérables de la route, la vitesse et la sécurité aux intersections, la sécurité routière en milieu rural, les jeunes conducteurs et les conducteurs présentant un risque élevé. L’atteinte de ces objectifs devait réduire le nombre de décès sur les routes canadiennes à moins de 2 100 en 2010. Bien que la réduction de 30 % des décès et blessures graves n’ait pas été atteinte en 2010, elle l’a été peu après, en 2011 3.
La Stratégie de sécurité routière 2015, troisième stratégie pan canadienne, a été lancée en 2011. Malgré une vision et des objectifs similaires aux stratégies précédentes, elle abordait la sécurité routière d’un angle différent, s’éloignant des cibles chiffrées et intégrant plutôt le concept de sécurité comme un système englobant les usagers de la route, les véhicules et l’infrastructure
L’un des principaux virages stratégiques introduits par la SSR 2015 est la conception d’un cadre de référence axé sur les meilleures pratiques, comprenant une matrice multicellulaire de groupes cibles clés et de questions de sécurité routière ou de facteurs connexes, ainsi qu’une gamme variée d’initiatives de sécurité routière dont les gouvernements pourront se servir pour agir conformément à leurs propres priorités. La stratégie donne la latitude nécessaire aux provinces et territoires pour concevoir leur propre plan de sécurité routière et adopter des initiatives et des stratégies en fonction de leur pertinence, de leur faisabilité et de leur acceptabilité.
En 2013, le nombre de décès et de blessures graves sur les routes du Canada a chuté de 21 % par rapport à la période de référence de 2006-2010. Cette diminution ne fluctue pas lorsqu’on ajoute le nombre de voitures-kilomètres à l’équation. Selon l'Organisation mondiale de la santé des Nations Unis, « les pays les plus performants au chapitre de la sécurité routière enregistrent des taux d’environ 5 à 7 décès pour 100 000 habitants» 4. En 2012, ce taux était de 6 décès pour 100 000 habitants pour le Canada 5. Cette même année, le Canada se classait 13e au chapitre des décès par milliard de voitures-kilomètres parmi les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) 6.
Le Canada est sur une bonne lancée et la tendance décroissante du nombre de décès et de blessures graves observée sur ses routes au cours de la période 2011-2013 est encourageante. Il faut toutefois garder le cap et continuer d’améliorer la sécurité des routes du pays.